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Syrie : Bachar al-Assad promet la fin de l'état d'urgence

Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé samedi que la loi d'urgence, adoptée en 1962 et dont l'abrogation est l'une des principales revendications des contestataires, serait abolie dans

Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé samedi que la loi d'urgence, adoptée en 1962 et dont l'abrogation est l'une des principales revendications des contestataires, serait abolie dans "une semaine maximum", lors d'un discours devant le nouveau gouvernement.Zoom

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C'est une première victoire pour le peuple syrien : la levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis près de 50 ans. Lors d'une allocation télévisée très attendue par les milliers d'opposants, le président syrien Bachar al-Assad a annoncé samedi qu'il abolirait cette loi dans une semaine. «La commission juridique sur la loi d'urgence a élaboré une série de propositions en vue d'une nouvelle législation.  Ces propositions seront soumises au gouvernement qui promulguera des lois», a affirmé solennement le chef d'Etat syrien, à l'occasion du premier conseil des ministres de son nouveau gouvernement. 

Face à un mouvement de contestation sans précédent, les autorités syriennes, accusées de répression sanglante, veulent donner des gages sur leur volonté d'adopter des réformes. Le nouveau gouvernement formé jeudi et dirigé par Adel Safar devrait notamment s'atteler à la libéralisation de la presse et à l'instauration du pluralisme politique.

«Nous regrettons la mort de toutes les personnes»

Quelques heures avant le discours de Bachar al-Assad, des milliers de personnes continuaient malgré tout de défiler dans les rues des principales villes du pays, scandant avec vigueur : «Le peuple veut la chute du régime ! ». La veille, des manifestations avaient rassemblé des dizaines de milliers de personnes à travers tout le pays. 

Depuis le début du soulèvement du peuple, à la mi-mars, des centaines de personnes ont été arrêtées dans tout le pays, et au moins 200 personnes ont été tuées par les forces de sécurité ou par des policiers en civil. Selon l'ONG Human Rights Watch, des services de sécurité auraient torturé bon nombre d'opposants au régime.

Les autorités syriennes ont toujours accusé des bandes criminelles d'être responsables des tirs qui ont tué des manifestants. Dans sa première allocution depuis le début des troubles, le 30 mars, Bachar al-Assad avait dénoncé avec force une «conspiration» contre son pays. La «conspiration est toujours présente», a-t-il déclaré samedi. Mais il a fait part de sa tristesse pour tout ce sang versé. «Nous regrettons la mort de toutes les personnes, civils ou forces de sécurité, et les considérons comme des martyrs», a-t-il dit. 

Vendredi, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton était intervenue ne personne, exhortant les autorités syriennes à cesser la répression. «Il est temps que le gouvernement syrien cesse de réprimer ses citoyens et commence à satisfaire leurs aspirations», avait-t-elle lancé. L'ONU, elle aussi, avait appelé le régime de Bachar al-Assad à «stopper immédiatement» la «répression brutale».
 

 

Les combats s'intensifient à Misrata, au moins 6 morts et 31 blessés

MISRATA (Libye) - Les combats se sont intensifiés samedi à Misrata, ville à l'est de Tripoli assiégée et pilonnée depuis près de deux mois par les forces du colonel Kadhafi qui tirent des bombes à sous-munitions, faisant au moins six morts et 31 blessés, selon des sources médicales.

Les restes de bombes à sous-munitions de 120, dont les rebelles et l'organisation Human Rights Watch ont dénoncé vendredi l'usage, étaient visibles dans différents quartiers de cette ville située à 200 km à l'est de Tripoli, selon un photographe de l'AFP.

Jour et nuit, des tirs d'artillerie lourde résonnent dans la ville.

Samedi en fin d'après-midi, l'hôpital Hikma, désormais le seul à accepter les urgences, avait déjà reçu six morts et 31 blessés, alors que les autres jours la plupart des victimes étaient touchées dans la soirée.

"Aujourd'hui a été très difficile, il y a eu beaucoup de blessés", y compris des enfants, a déclaré à l'AFP Paolo Grosso, un médecin italien travaillant pour l'association "Emergency".

Selon Raafat Yahay Mustafa, un étudiant ingénieur de 29 ans, l'armée régulière a commencé à utiliser les bombes à sous-munitions il y a une semaine.

Près de la rue de Tripoli, principale artère divisant la ville en deux et théâtre d'affrontements quotidiens à coups de roquettes, d'obus de mortier et de tireurs embusqués, les restes de ces bombes interdites sont collectés, avec des indications sur la date et le lieu de leur explosion.

Ces bombes explosent en l'air et dispersent dans un périmètre pouvant atteindre 120 mètres des sous-munitions susceptibles de tuer ou de mutiler sur le moment, ou longtemps après si elles n'ont pas explosé tout de suite.

"Hier (vendredi), nous avons eu cinq blessés qui ont dû subir une amputation", trois à un pied et deux à une main, a déclaré Mustafa, un kinésithérapeute devenu assistant aux urgences à l'hôpital Hikma.

Une usine de produits laitiers a été bombardée à l'aube. En début d'après-midi, elle était toujours en flammes. "Ils essaient de nous affamer, en attaquant l'usine de produits laitiers, le site de purification de l'eau...", a dénoncé Jiraal, un Libyen installé en Angleterre mais revenu se battre.

Selon un responsable du port, toujours tenu par les rebelles, les forces gouvernementales ont tiré des centaines de roquettes Grad dans la nuit de vendredi à samedi, entre minuit et 8H00, avant d'arrêter à la reprise des vols de l'Otan.

Selon un médecin présent sur les lieux, les rebelles ont détruit samedi quatre chars, deux touchés par des roquettes antichars et deux saisis et finalement incendiés parce que personne ne savait les conduire, lors de l'attaque d'un camp de l'armée régulière.

Les chars étaient garés dans des maisons, pour éviter les raids de l'Otan, a précisé ce médecin.

 

 
Julian Assange : liberté et devoir d'informer

Etrange tournure des événements : Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, apôtre de la transparence, l'homme qui a ébranlé la diplomatie occidentale par une fuite massive de télégrammes du département d'Etat dont l'onde de choc se fait encore sentir dans le monde arabo-musulman, risque un procès politique pour une affaire de moeurs.

 

Le scénario catastrophe envisagé par ses avocats est, en effet, que la décision prise par la justice britannique, jeudi 24 février, d'extrader M. Assange vers la Suède, où il est poursuivi pour agression sexuelle, finisse par aboutir, dans un deuxième temps, à son extradition vers les Etats-Unis.

Le département américain de la justice a ouvert une enquête sur le rôle personnel de Julian Assange, qui est de nationalité australienne, dans la diffusion de documents secrets du Pentagone et du département d'Etat. Contrairement au soldat Bradley Manning, soupçonné d'être à l'origine de ces fuites et actuellement emprisonné, Julian Assange ne fait encore l'objet d'aucune inculpation aux Etats-Unis, mais un grand jury a été constitué pour son éventuelle mise en accusation.

Le fondateur de WikiLeaks a fait appel de la décision du tribunal de Londres, et la Suède n'est pas une république bananière. De nombreux juristes pensent, en outre, qu'il sera très difficile à la justice américaine de monter un dossier solide contre Julian Assange. Même lointaine, la menace de poursuites aux Etats-Unis plane néanmoins sur lui, posant clairement la question : Julian Assange est-il une source d'informations et doit-il être protégé au titre de la liberté d'expression ?

On peut aisément comprendre la fureur de l'administration américaine de voir ses méthodes et ses secrets ainsi étalés dans la presse mondiale des semaines durant. Mais sa position est pour le moins paradoxale. Depuis plus d'un an, à travers de remarquables discours qui ont résonné bien au-delà des frontières des Etats-Unis, "terre natale" de l'Internet, Hillary Clinton, chef de la diplomatie américaine, s'est faite le chantre de la libre circulation de l'information sur Internet et de son rôle dans les processus de démocratisation sur la planète. Les Etats-Unis financent à travers le monde des ONG qui fabriquent des logiciels permettant aux opposants iraniens, birmans ou chinois de crypter leurs messages, de contourner les systèmes de censure et d'effacer leurs traces sur Internet.

Dès lors, l'administration Obama - qui s'est d'ailleurs bien gardée de reprocher au puissant New York Times la publication des télégrammes diplomatiques, réservant son ire au seul site WikiLeaks - peut-elle refuser de s'appliquer les principes qu'elle prêche pour le reste du monde ?

Le Monde, qui a été l'un des cinq premiers journaux à diffuser les documents WikiLeaks, est convaincu que la publication de ces informations relevait du devoir d'informer. Aux Etats-Unis, la liberté d'expression est défendue par le premier amendement de la Constitution. Julian Assange doit être placé sous sa protection. 

Tripoli: Kadhafi s'adresse à la foule

Par FTV (avec agences) 

Le dictateur libyen, Mouammar Kadhafi, s'adresse à ses partisans dans le centre de Tripoli le 25 février 2011

Le dictateur libyen, Mouammar Kadhafi, s'adresse à ses partisans dans le centre de Tripoli le 25 février 2011

AFP - LIBYAN TV
Mouammar Kadhafi est apparu vendredi soir sur la place Verte à Tripoli dans des images diffusées en direct à la TV

"Préparez-vous à défendre la Libye", a-t-il dit, s'exprimant à des centaines de ses partisans depuis des remparts surmontant la place. "Tous les dépôts d'armes seront ouverts pour armer tout le peuple", a-t-il ajouté.

Selon un habitant cité par Reuters, certains quartiers de Tripoli étaient contrôlés vendredi en début de soirée par les opposants.

 

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Le nombre de morts en Libye se compte par milliers et non par centaines, a affirmé vendredi l'ambassadeur adjoint de la mission libyenne à l'ONU, Ibrahim Dabbashi.

Des affrontements, qui ont fait des victimes, ont eu lieu vendredi dans plusieurs quartiers de Tripoli, la capitale libyenne, à l'est et à l'ouest. "Ils tirent sur des civils sans armes qui sortent de la prière", a déclaré un habitant du quartier résidentiel de Ben Achour (est). Des forces de police et des "milices pro-régime" se sont déployées autour de certaines mosquées de la capitale pour empêcher les manifestations, selon des témoins.

Tobrouk, dans l'est, une manifestation a réuni un millier de personnes. Les manifestants brandissaient des drapeaux de la monarchie libyenne du roi Idriss Senoussi (renversé par Kadhafi en 1959) qui s'est imposé comme un symbole de l'insurrection. "Libye libre, Kadhafi dehors", "Le peuple veut la chute du régime", ont-ils lancé.

Musratha, troisième ville du pays, à quelque 150 km à l'est de Tripoli, a été désertée par les partisans de la dictature. Des affrontements ont eu  lieu sur une base aérienne située à proximité qui ont fait de nombreux morts, selon un habitant cité par l'AFP. De violents combats meurtriers avaient opposé ces derniers jours à Musratha partisans du régime "appuyés par des mercenaires africains" et manifestants, selon plusieurs témoignages.

A l'ouest de Tripoli, dans la ville de Zawiyah (60 km), des "terroristes" ont égorgé plusieurs soldats, selon l'agence officielle Jana, alors que selon le journal libyen Quryna basé à Benghazi, 23 personnes ont été tuées dans l'assaut des forces de sécurité contre la ville. Le porte-parole de la Ligue libyenne des droits de l'homme a indiqué de son côté que ces combats avaient  fait "plus de 35 morts, peut-être même 50".

Les ambassadeurs de Libye en France et auprès de l'UNESCO ont démissionné. Les deux diplomates avaient déjà fait savoir mardi qu'ils étaient "avec le peuple" en lutte contre le régime de Mouammar Kadhafi mais n'avaient pas jusqu'à présent officiellement démissionné. Par ailleurs, l'ambassade de Libye auprès de l'ONU à Genève a décidé de ne plus soutenir le régime de Mouammar Kadhafi.

Les services de renseignement américains sont à la recherche de preuves de "violences" et "d'exactions" commises contre le peuple libyen par le régime du colonel Mouammar Kadhafi, a indiqué vendredi la Maison Blanche.

"Kadhafi doit partir", a estimé vendredi le président Nicolas Sarkozy, de passage à Ankara. Selon lui, estimant les violences perpétrées par la dictature libyenne contre son peuple sont "inacceptables et feront l'objet d'enquêtes et de sanctions".

L'étau se resserre autour de Kadhafi
L'étau se resserrait vendredi contre le pouvoir du dirigeant Mouammar Kadhafi au 11e jour de l'insurrection. Les partisans du "Guide" étaient concentrés à Tripoli, où la milice Khamis disposerait notamment de 9000 combattants, de chars et d'avions, selon des informations non confirmées d'habitants hostiles au dictateur.

Selon un témoin cité par Reuters, trois villes de l'ouest du pays (Yefren, Zenten et Jadu), fief de la minorité berbère, échappaient vendredi soir au contrôle du régime alors que l'insurrection contrôlait les grands centres urbains de l'est. Des combats meurtriers ont eu lieu à Zaouiyah, à 50 km de Tripoli.

La contestation s'étend désormais de l'ouest de Tripoli à Benghazi, à 1000 km à l'est de la capitale, dans des villes côtières ou proches des côtes de la Méditerranée, l'immense majorité du pays, à 93 % désertique, étant épargné par les combats. Par ailleurs, deux grands terminaux pétroliers, Ras Lanouf et Marsa el Brega, dans le golfe de Syrte, sont tombés aux mains des insurgés, selon des témoins cités par Reuters. "Nous ne démolirons jamais les sources du pétrole. Elles appartiennent au peuple", a affirmé l'un des fils de Mouammar Kadhafi, Saïf Al Islam, présenté parfois comme son successeur. L'objectif de la famille est "de vivre en Libye et y mourir", a rappelé ce dernier.

La haut commissaire de l'ONU aux Droits de l'homme, Navi Pillay, s'est inquiétée de l'intensification de la répression contre la révolte. Les violences ont déjà fait plusieurs centaines de morts, de 300 à un millier selon les sources. "Des milliers de personnes ont peut-être été tuées ou blessées", affirme Navi Pillay, qui a fait état de "tueries de masse, d'arrestations arbitraires, de détentions et de tortures sur des manifestants".

Quelles sanctions ?
France et Grande-Bretagne ont proposé au Conseil de sécurité de l'ONU qui se réunit à 20H00 GMT à New York un projet de résolution prévoyant "un embargo total sur  les armes", "des sanctions", et une "saisine de la CPI pour crime contre l'humanité", selon la chef de la diplomatie française Michèle Alliot-Marie.

A New York, le Conseil de sécurité a examiné des sanctions.

Les pays de l'Union européenne et l'OTAN se préparaient par ailleurs à mettre en place une zone d'exclusion aérienne en Libye pour interdire aux avions militaires libyens de voler, si l'ONU donnait son feu vert, selon un diplomate. Les 47 membres du Conseil des droits de l'homme de l'Onu devaient se prononcer en fin de journée sur un projet de résolution réclamant la suspension de la Libye de l'organisation dont Tripoli était membre depuis mai 2010. Les évacuations d'étrangers se sont intensifiées vendredi, alors que l'afflux à la frontière tunisienne continuait.

Kadhafi appelle les Libyens à contrer les insurgés
Dans une communication de mauvaise qualité diffusée sur la télévision d'Etat, Mouammar Kadhafi, le plus ancien dirigeant du monde arabe, a pris la parole pour la seconde fois en 48 heures afin de fustiger les contestataires. "Ces gens n'ont pas de vraies revendications, leurs revendications sont celles de Ben Laden", a affirmé le colonel Kadhafi dans son intervention d'une vingtaine de minutes. Il a appelé les Libyens à prendre les armes aux insurgés. Le dirigeant libyen a encore déclaré: "La constitution est très claire: prenez-leur leurs armes" en allusion à ceux qui se révoltent contre son régime.

Le leader libyen a par ailleurs indiqué que son pouvoir était seulement moral. "Je n'ai pas le pouvoir de faire des lois ou de faire appliquer la loi. La reine d'Angleterre n'a pas cette autorité. C'est exactement mon cas", a-t-il dit. Il a en outre affirmé que les manifestants prenaient de la drogue distribuée par des "agents de l'étranger".

Des exécutions sommaires ?
Tripoli, des membres des comités révolutionnaires du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi ont procédé mardi et mercredi à des exécutions sommaires dans les hôpitaux de Tripoli, a déclaré le secrétaire général de la Ligue libyenne des droits de l'Homme, cité jeudi par l'agence des missionnaires italiens Misna. "Ils ont fait irruption dans les hôpitaux de Tripoli et ont tué des blessés qui avaient manifesté contre le régime. Ils ont emporté les cadavres pour les faire disparaître, peut-être les faire brûler, parce qu'ils savent que les journalistes étrangers se rapprochent", a témoignéSlimane Bouchuiguir, secrétaire de la branche libyenne de Fédération internationale des Droits de l'Homme (FIDH).

Selon des informations non confirmées d'habitants anti-Kadhafi à Al Baïda, les partisans du "guide" étaient concentrés dans la capitale, où la milice Khamis disposerait notamment de 9000 combattants ainsi que de chars, d'avions et d'armes lourdes. Les opposants semblaient en revanche contrôler la région allant de la frontière égyptienne jusqu'à la localité d'Ajdabiya plus à l'ouest, en passant par TobroukDerna et Benghazi, épicentre de la contestation à 1.000 km à l'est de Tripoli. Des informations non confir


mées faisaient par ailleurs état d'une poursuite des combats à Musratah (150 km à l'est de Tripoli).

La Révolution en Tunisie


 

EN DIRECT. Kadhafi : «Ben Ali est toujours le président légal de la Tunisie»

 

 
 
15.01.2011, 07h28 | Mise à jour : 22h57

Après une journée historique et une soirée d'incertitude, l'ancien président tunisien Ben Ali, en fuite, s'est réfugié dans la nuit à Jeddah en Arabie saoudite.

 
C'est finalement le président du parlement, Fouad Mebazaa, qui assure l'intérim, avec pour mission d'organiser une élection présidentielle dans les 60 jours. A Paris et en province, des milliers de personnes célèbrent la chute de l'ex-président.

 

- 22h20 : le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a regretté samedi la chute de qui reste pour lui  «toujours le président légal» de la Tunisie. Il a proposé aux Tunisiens l'application de son modèle de démocratie directe. L'ex-président se serait entretenu avec lui au téléphone dans la matinée.

- 21 h 30 : Selon l'agence turque Anatolie, 333 Turcs ont été rapatriés samedi de Tunisie par un vol spécial. Ils font partie de la communauté turque en Tunisie, forte d'un millier de personnes. On ignore ce samedi soir si d'autres Turcs devaient être rapatriés.

- 21 heures : la tension est toujours vive, mais un calme relatif semble régner ce soir à Tunis. Selon la radio RFI, un silence pesant pèse sur la capitale, ponctué de tirs et de sirènes. Des quartiers se sont organisés pour contrecarrer l'action des milices. Dans la journée, de nombreux citoyens ont appelé l'armée à organiser la réouverture de boulangeries et d'épiceries. Le site du magazine «Jeune Afrique»explique que la chaîne de télévision nationale TV7 diffuse les numéros d’immatriculation des véhicules responsables de braquages et d'autres actes de vandalisme ou de violences.

- 20h40 : l'Autorité palestinienne, proche du régime de Ben Ali, veut maintenir «les meilleures relations» avec la Tunisie et a démenti un communiqué de son parti l'OLP. L'Organisation de libération de la Palestine avait installé ses bureaux en Tunisie de 1982 à 1991, avant l'établissement de l'Autorité palestinienne en 1994.

- 20h30: la compagnie aérienne italienne Alitalia annonce la reprise dès dimanche de ses vols vers et en provenance de Tunisie. Les vols seront assurés avec des appareils «Airbus A321 de 200 places plus spacieux que ceux habituellement utilisés afin de pouvoir accueillir le plus grand nombre possible de passagers souhaitant rentrer en Italie», précise la compagnie.

- 20 heures : outre des rassemblements à Paris, Marseille et Nice, quelque 800 personnes ont exprimé leur liesse à Lyon. Les manifestants étaient environ 450 à Lille, entre 350 à 500 à Toulouse.

- 19h45 : la Jordanie affirme «respecter les choix du peuple tunisien» et a appelé «toutes les forces nationales à s'unir». Une cinquantaine de syndicalistes ont organisé un sit-in devant l'ambassade de Tunisie à Amman, pour appeler à la propagation de «la révolution tunisienne».

- 19 heures : l'essentiel des retours de touristes français sera assuré dimanche, annonce le président de l'Association des tour-opérateurs.

- 18h20 : le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a condamne les violences et les pillages, jugeant «indispensable» un rapide retour au calme, tout en saluant les efforts des autorités pour organiser le plus vite possible des élections.

- 18 heures : le Soudan salue la chute de Ben Ali, considérant ce «choix du peuple» comme une occasion d'atteindre «la liberté et la prospérité» pour la Tunisie.

- 17h30  : les proches de Ben Ali en France n'ont «pas vocation à rester», selon François Baroin, le porte-parole du gouvernement. Il faisait notamment référence au séjour d'une fille de l'ex-président  tunisien à Eurodisney et de sa seconde épouse. Elle et ses proches ont quitté le parc d'attraction dans l'après-midi. «Il n'a jamais été question d'une présence de Ben Ali sur le sol français, ça n'a pas été formulé et ça n'aurait pas été accepté», a-t-il poursuivi sur France Info. Des rumeurs avaient circulé vendredi soir sur son éventuelle venue en France.

-17h20 : De Londres, Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste tunisien Ennhadha, déclare qu'il «prépare» son retour dans son pays, et qu'il est disposé à la formation d'un gouvernement d'union nationale, dans un entretien téléphonique avec l'AFP. Pour lui, «l'intifada tunisienne a réussi à faire tomber la dictature».

- 17 heures : des proches de l'ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, dont une de ses filles et sa seconde épouse Leïla Trabelsi , ont quitté samedi après-midi le parc d'attraction Eurodisney (Seine-et-Marne), où ils avaient trouvé refuge depuis jeudi. Ces personnes, dont le nombre n'a pas été précisé, «sont parties il y a une heure ou deux», a déclaré en milieu d'après-midi un responsable du Disneyland Hotel sous couvert de l'anonymat. «Tout le groupe est parti, personne ne sait où ils sont allés», a-t-il poursuivi sans plus de précisions.

-17h55 : la Russie souhaite la fin des des violences et un dialogue démocratique «dans le cadre constitutionnel» en Tunisie.

- 16h45environ 8 000 personnes, selon la police, ont défilé samedi après-midi à Paris pour célébrer la chute du président tunisien Zine El Abdine Ben Ali. Les manifestants, essentiellement des Tunisiens, des Franco-Tunisiens ainsi que des représentants des partis de gauche français, s'étaient rassemblés place de la République. 

- 16h30 : plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi dans les rues de Marseille (2 100 selon la police) et à Nice (1.000 selon la police) pour fêter le départ de Ben Ali, criant notamment «Ben Ali assassin» et entonnant l'hymne du pays.

- 16h20 : les partis palestiniens Hamas et Jihad islamique saluent la chute du président Zine El Abidine Ben Ali. Ce dernier n'était pas populaire auprès des  islamistes compte tenu de la répression qu'il avait menée contre eux  dans son pays. L'OLP a rendu hommage «au courage sans précédent du peuple tunisien et au sacrifice héroïque consenti pour réaliser ses aspirations». 
 


- 16h10 :  juge «important» que le Parti socialiste «puisse se constituer en force d'observation» dans l'organisation d'élections libres en Tunisie, proposant sa propre présence comme «garantie». Elle propose au peuple tunisien «une mise à disposition du Parti socialiste, des militants socialistes, des militants de gauche qui sont là, qui sont imprégnés des mêmes valeurs démocratiques».

- 16 heures : outre la prison de Monastiroù au moins 42 personnes sont mortes, d'autres centres de détention subissent des attaques, notamment à  Messadine, à Mahdia. Des tentatives d'attaques ont été signalées à l'AFP par des témoins contre la prison à Mornaguia, à l'ouest de Tunis, où se trouve le plus grand centre pénitentiaire du pays. 

- 15h30 : l'Egypte «respecte les choix» du peuple tunisien. Ce qui est important en ce moment est que les Tunisiens soient unis», a indiqué le ministère des Affaires étrangères.

- 15h20 : Environ 800 personnes, selon la police, ont manifesté samedi à Lyon pour célébrer la chute du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, aux cris notamment de «Ben Ali assassin, Ghannouchi complice».

- 15h10 : «Tous les Tunisiens sans exception et sans exclusive seront associés au processus politique», déclare Fouad Mebazaa, le tout récent président par intérim. Il a promis de consacrer le pluralisme et la démocratie et de respecter à la lettre la Constitution. Il a par ailleurs annoncé que le Premier ministre sortant Mohammed Ghannouchi était toujours chargé de former un nouveau gouvernement, ajoutant que «l'intérêt supérieur du pays nécessite un gouvernement d'union nationale».

- 14h50 : un photographe français, Lucas Mebrouk Dolega, 32 ans, blessé vendredi à la tête par un tir de grenade lacrymogène au cours d'une manifestation à Tunis se trouvait samedi dans un état «très grave», selon son entourage.

- 14h40 : le chef du parlement tunisien, Fouad Mebazaa, a prêté serment comme président par intérim de la Tunisie dans son bureau à l'assemblée.

- 14h30 : la France apporte «un soutien déterminé» au peuple tunisien dans «sa volonté de démocratie», et «appelle à l'apaisement et à la fin des violences» ainsi qu'à «des élections libres dans les meilleurs délais», affirme Nicolas Sarkozy dans son communiqué. «La politique de la France est fondée sur deux principes constants: la non ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat souverain, le soutien à la démocratie et à la liberté». Le chef de l'Etat indique également que la France a pris «les dispositions nécessaires pour que les mouvements financiers suspects concernant des avoirs tunisiens en France soient bloqués administrativement, conformément à la législation».

- 14 heures : selon le communiqué publié samedi à l'issue d'une réunion interministérielle à l'Elysée, la France appelle «à l'apaisement et à la fin des violences» en Tunisie, et demande «des élections libres dans les meilleurs délais».

- 13h50 : l'état d'urgence reste en vigueur à Tunis, témoignent les envoyés spéciaux du Parisien-Aujourd'hui en France :  «l'armée effectue de nombreux contrôles de véhicules dans le centre-ville et la police patrouille encore dans les rues et devant les ambassades. Tout regroupement de plus de trois personnes est interdit et la population achète tant bien que mal de la nourriture devant les quelque magasins dont le rideau reste à demi-fermé», racontent-ils.

 

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- 13h40 : selon un diplomate français qui tient à garder l'anonymat, des partisans de l'ex-président Ben Ali sont impliqués dans des attaques et des exactions contre la population à Tunis. «J'ai vu des gangs qui fracassaient des portes pour faire sortir des personnes et les tabasser dans la rue. Ces gangs étaient constitués de policiers en civil et en uniforme et d'individus non identifiés armés de chaînes métalliques, de bar de fer et de gourdins», a raconté ce diplomate à l'AFP. «Un des policiers m'a expliqué qu'il s'agissait de partisans de Ben Ali convaincus de son retour». Le président de la Ligue Tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH) Mokhtar Trifi a estimé que les bandes de casseurs étaient formées de «commandos téléguidés ayant pour objectif de discréditer les manifestants».

- 13h20 : «Nous déployons tous les efforts pour rétablir l'ordre sur l'ensemble du territoire», a assuré le Premier ministre tunisien sortant Mohammed Ghannouchi, interrogé par Al-Jazira. «Il est inacceptable que se poursuivent les pillages», a-t-il ajouté, admettant «l'infiltration de certaines parties», qu'il n'a pas qualifiées, dans les manifestations de rue.

- 13h15 : le bilan de l'incendie de la prison de Monastir s'aggrave : un médecin parle d'au moins 42 morts.

- 13h10 : la Ligue arabe appelle toutes les forces politiques tunisiennes à être «unies», après la fuite du président Ben Ali. L'organisation panarabe, qui siège au Caire, évoque dans un communiqué la «phase historique dont le peuple tunisien est témoin» et demande «à toutes les forces politiques, ainsi qu'aux représentants de la société tunisienne et aux officiels, d'être unis pour le bien du peuple et pour réaliser la paix civile».

- 13 heures : une prison de Monastir, dans le centre-est du pays, est en flammes, rapportent des témoins. Le bilan serait d'au moins 12 morts, selon une source hospitalière.

- 12h55 : en Arabie saoudite, le séjour de l'ex-président Ben Ali à Jeddah se déroule dans la plus grande discrétion, les autorités saoudiennes s'abstenant de tout détail sur son lieu de résidence. Des témoins affirment avoir vu un convoi officiel se diriger la nuit dernière vers le palais des hôtes du quartier cossu d'al-Hamra, près du bord de mer.

- 12h15 : l'ex-président Ben Ali, réfugié en Arabie saoudite, s'est entretenu samedi par téléphone avec le numéro un libyen Mouammar Kadhafi, rapporte l'agence officielle libyenne Jana, qui précise que le colonel Kadhafi s'adressera samedi «au peuple tunisien frère». Les deux hommes entretiennent des relations privilégiées.

- 12h10 : les vols reprennent à l'aéroport de Tunis. Une dizaine sont en cours d'embarquement,selon le site de l'Office tunisien de l'aviation civile, alors qu'ils étaient tous annulés ou retardés jusqu'à présent. Plusieurs vols en provenance de Libye ont déjà atterri.

- 12h05 : le vice-président du Front national, Bruno Gollnisch, juge «minable» que la France refuse d'accueillir le président Ben Ali : «je suis assez étonné que la France ait refusé l'asile au président Ben Ali, avec lequel elle avait eu des relations extrêmement chaleureuses et suivies, au motif que l'on craindrait les réactions des Tunisiens en France», a-t-il lancé à son arrivée au congrès du parti à Tours. «Si on veut dire que nous ne sommes plus maîtres chez nous, de nos décisions, et bien on ne s'y prendrait pas autrement. Je trouve ça assez débectant, assez minable, quel qu'ait été le régime de M. Ben Ali».

- 12 heures : pourquoi un nouveau président par intérim ce samedi ? La nomination de Mohammed Ghannouchi, vendredi, en vertu de l'article 56 de la Constitution, laissait la porte ouverte à un retour au pouvoir de Ben Ali. Elle avait été contestée à la fois par des juristes, par une partie de l'opposition et par la rue. Samedi, le Conseil constitutionnel tunisien a proclamé coup sur coup «la vacance définitive du pouvoir» à la tête de l'Etat et la nomination de Fouad Mebazaa au poste de président de la République par intérim, s'appuyant sur l'article 57 de la Constitution tunisienne. 

- 11h45. Agé de 76 ans, le président tunisien par intérim, Fouad Mebazaa, est président de la chambre des députés depuis 1997. Il est chargé d'organiser une élection présidentielle dans les deux mois.

- 11h20 : Le président du Parlement tunisien, Fouad Mebazaa a été proclamé président par intérim par le Conseil constitutionnel, écartant ainsi la possibilité d'un retour à la tête de l'Etat de Ben Ali. 

- 11h15 : tous les aéroports tunisiens sont rouvert au trafic aérien, annonce l'Office tunisien de l'aviation civile dans un communiqué, au lendemain de l'annonce de la fermeture de l'espace aérien. 

- 11h05 : selon lepoint.fr, Cyrine Ben Ali, fille issue du premier mariage du président tunisien, et Nesrine, fille de son second mariage avec Leïla Trabelsi, sont arrivées à Paris. Les deux soeurs seraient actuellement dans "un hôtel" de la capitale.

- 10h30 : Nicolas Sarkozy a convoqué une réunion interministérielle à l'Elysée samedi à midi «sur l'évolution de la situation en Tunisie et sur celle des ressortissants français» dans ce pays, a annoncé l'Elysée. Sont convoqués le Premier ministre François Fillon et les ministres Alain Juppé (Défense), Michèle Alliot-Marie (Affaires étrangères), Brice Hortefeux (Intérieur) et François Baroin (Budget, porte-parole du gouvernement).

- 10 heures : selon René-Marc Chikli, président du CETO (cercle des tours-opérateurs), environ 8000 touristes français seraient bloqués en Tunisie.

- 09h35 : l'écrivaine tunisienne Hélé Béji, interrogée sur Europe 1, demande au gouvernement tunisien par intérim de «prononcer un deuil national de trois jours pour toutes les victimes tombées sous les balles» pendant les heurts qui ont conduit au départ de Ben Ali.

- 09h30 : l'opposant tunisien Moncef Marzouki, interrogé sur BFM TV, se dit «très fier de son peuple», mais le met en garde : «nous avons liquidé le dictateur, pas la dictature». «Il ne faut pas voler la victoire du peuple», prévient-il, alors que l'intérim du pouvoir est assuré par le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi. 

- 09h15 : selon un photographe de l'AFP présent sur place, des dizaines de personnes pillent le centre commercial Géant du nord de Tunis, en l'absence de tout représentant des forces de l'ordre. De nombreuses vitrines sont cassées, tandis que des chariots vides sont éparpillés jusqu'à une autoroute proche. Deux autres magasins Carrefour, à la Marsa (nord de Tunis) et au quartier Ghazala ont été pillés vendredi après-midi, selon de nombreux témoins. Trois autres magasins, Monoprix et Magasin Général, ont été pillés dans d'autres quartiers de Tunis vendredi, ont rapporté des habitants.

- 8h50 : l'hypermarché Géant, à la sortie nord de Tunis, a été pillé samedi après avoir été attaqué vendredi, a constaté un photographe de l'AFP.

- 8h45 : les 112 vols prévus aujourd'hui au départ ou à l'arrivée à l'aéroport de Tunis-Carthage sont annulés ou retardés, selon l'office tunisien de l'aviation civile et des aéroports. L'espace aérien tunisien est fermé depuis vendredi après-midi. 

- 8h40 : la police tunisienne commence à isoler le coeur de Tunis en fermant les accès à l'avenue centrale Bourguiba, théâtre vendredi de la grande manifestation qui a débouché sur la fuite du président Ben Ali. Des barrières métalliques ont été dressées, interdisant le passage des rares voitures et piétons. Les premiers signes de vie sont apparus après 7 heures avec la levée du couvre-feu de nuit, mais les cafés et les commerces n'ont pas ouvert.

- 8h30 : pour le président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, Axel Poniatowski, interrogé sur RTL, il était «nettement préférable» que Ben Ali ne se réfugie pas en France «dès l'instant où il y avait une autre solution». En raison de la présence en France d'une diaspora tunisienne «extrêmement importante», «cela aurait beaucoup compliqué la situation», poursuit-il, saluant la position «assez mesurée» de la France. Il salue la personnalité «très intègre et responsable» du président par intérim, Mohamed Ghannouchi.

- 8h20 : pas de trace de la «Révolution de jasmin» sur le site internet de la présidence tunisienne, où la photo de Ben Ali continue de s'afficher en page d'accueil. La dernière mise à jour date du 3 janvier : «le chef de l'Etat s'intéresse à l'action de développement pour l'année 2011».

- 8h15 : pour la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, «la diplomatie française doit s'engager sans ambiguïté en faveur de la démocratie en Tunisie, à laquelle le peuple tunisien a montré qu'il aspirait avec force», explique-t-elle dans un communiqué. Pas de réaction en revanche sur le site de l'UMP.

- 8h10 : interrogée sur RTL, la vice-présidente du MoDem, Marielle de Sarnez, assure que, dans la crise tunisienne, «la France n'a pas été à ce rendez-vous démocratique, ni hier ni les jours passés».

- 8 heures : la France a-t-elle refusé d'accueillir l'ex-président tunisien ? Le pays «ne souhaite pas» la venue sur son sol du président tunisien en fuite expliquait vendredi soir une source proche du gouvernement. Le Quai d'Orsay continue d'affirmer sur son site que «la France n’a reçu aucune demande d’accueil de M. Ben Ali», tandis que l'Elyséevisiblement embarassé, «prend acte de la transition constitutionnelle».

- 7h20 : après une nuit de destruction et pillages dans plusieurs quartiers périphériques, le centre de Tunis est désert de toute présence humaine, alors que le couvre-feu touche à sa fin.

- 6 heures : selon les informations exclusives du Parisien-Aujourd'hui en France, des membres du clan Ben Ali sont réfugiés en région parisienne. Ils séjournent à l'hôtel Disneyland au sein du parc d'attractions de Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne).

- 4h20 : le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, appelle à un «règlement démocratique» de la crise en Tunisie après la fuite du président Ben Ali

- 2 heures : c'est officiel, le président tunisien en fuite Ben Ali est en Arabie saoudite avec sa famille, confirme un communiqué du palais royal cité par l'agence officielle saoudienne SPA. 

- 1h10 : Le président Barack Obama salue le «courage et la dignité» du peuple tunisien, après la fuite du président Ben Ali, et appelle le gouvernement à organiser des élections «libres et justes» dans «un proche avenir», selon un communiqué de la Maison Blanche. 

- 0h50 : Ben Ali est arrivé à Jeddah en Arabie saoudite, annonce une source saoudienne. Il avait été précédemment annoncé à Malte, en Libye, en France ou en Italie...

- 0h30 : le président Ben Ali ne se trouve pas à bord d'un avion venu de Tunisie qui a fait escale en soirée en Sardaigne, dans le sud de l'Italie, annoncent des sources gouvernementales italiennes. 

- 0h20 : de nombreux habitants à Tunis et en province lancent des appels par le biais de la télévision demandant à l'intervention urgente de l'armée pour les protéger de bandes qui se livrent à des pillages et des destructions en dépit du couvre-feu.


 









Chute de Ben Ali :manifestations de

joie en France


Par FTV (avec agences) 

Des Tunisiens et des Franco-Tunisiens sont rassemblés place de la République samedi 15 janvier 2011.

Des Tunisiens et des Franco-Tunisiens sont rassemblés place de la République samedi 15 janvier 2011.

AFP
Des milliers personnes ont défilé samedi en France satisfaites de la chute du président tunisien Zine El Abdine Ben Ali

8.000 manifestants, selon la police, ont pris part au cortège parisien qui est parti de la place de la République. Il s'agissait essentiellement de Tunisiens, de Franco-Tunisiens ainsi que des représentants des partis de gauche français.

A Marseille, Toulouse, Bordeaux, Lyon et Paris, plusieurs milliers de manifestants ont défilé pacifiquement.

 

 

A Paris, en hommage aux manifestants tombés sous les balles de la police tunisienne, "une centaine" selon plusieurs formations d'opposition, un groupe de jeunes gens portaient des cercueils recouverts de drapeaux tunisiens avec des pancartes "Merci à nos martyrs, nous ne vous oublierons jamais".

"Ben Ali assassin, Sarkozy complice", "Nous sommes fiers de vous, Tunisiens, Tunisiennes", lisait-on sur les banderoles portées par d'autres manifestants drapés dans le drapeau tunisien et qui affichaient leur rejet du parti unique RCD.

Plusieurs leaders de gauche ont défilé à leurs côtés dans la capitale : Harlem Désir, numéro deux du PS, les écologistesEva JolyCécile Duflot, ou encore Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) et Olivier Besancenot (NPA).

Tandis que le cortège s'approchait de la place de l'Hôtel de ville, fin du trajet, quelques Marocains et Algériens, venus en "voisins solidaires" regardaient avec une envie mêlée de crainte cette "révolution du jasmin", s'interrogeant sur la "possibilité" d'une contagion.

Marseille, plus de 2.000 personnes ont également manifesté dans le centre-ville. Dans le calme, les manifestants qui criaient "Ben Ali assassin" ou "Ben Ali en justice" arboraient de nombreuses pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire: "Hommage à nos martyrs", "Main dans la main pour la démocratie", "Retour à la paix civile" ou encore "Saoudiens collabos".

Lyon, la manifestation  de 800 personnes s'est transformée en démonstration de liesse, de nombreux Tunisiens chantant l'hymne national, certains arborant un drapeau du pays sur les épaules. "On veut que Ben Ali soit jugé par le peuple, qu'il paie pour le sang qu'il a versé", a réclamé Fatia Magnoun, une Tunisienne arrivée en France en 1968.

Toulouse entre 350 et 500 personnes suivant la police ou les
organisateurs ont défilé dans le centre ville. De nombreuses petites pancartes proposaient des variations sur le thème "Ben Ali c'est fini !" (Ben fini, Ben Ali game over).

Lors d'une brève halte devant le consulat d'Algérie un manifestant a crié "prenez exemple !" tandis qu'une porte-parole de la ligue algérienne de défense des droits de l'homme prenait la parole pour souligner que "dans les deux pays la jeunesse s'est levée (...) le peuple algérien subit toujours un pouvoir autoritaire, l'interdiction des grèves, la corruption".

Lille, environ 450 personnes ont manifesté. Parmi les drapeaux tunisiens, flottaient également les couleurs marocaines et algériennes. "Ben Ali, t'es parti, Bouteflika, casse-toi", scandaient les manifestants à l'adresse du président algérien, demandant également le départ du chef d'Etat égyptien, Hosni Moubarak.

 

600.000 Tunisiens vivent en France
Quelque 600.000 ressortissants tunisiens vivent en France, en majorité hostiles au président déchu.

Le président français, Nicolas Sarkozy, silencieux sur la situation en Tunisie depuis le début des événements il y a un mois, s'est exprimé après une réunion samedi à l'Elysée à la mi-journée indiquant que la France apportait "un soutien déterminé" au peuple tunisien, qui "exprime sa volonté de démocratie".

M. Sarkozy a appelé à l'apaisement et à la fin des violences et demande l'organisation d'"élections libres dans les meilleurs délais". Il rappelle que la politique de Paris est fondée sur "la
non-ingérence dans les affaires intérieure d'un Etat" mais aussi
sur le "soutien à la démocratie et à la liberté".

"Dans cette période cruciale pour la Tunisie, la France est prête à répondre à toute demande de concours, afin que le processus démocratique se déroule de la façon la plus incontestable", ajoute-t-il.

Des avoirs tunisiens suspects bloqués par la France
Les services de Nicolas Sarkozy ont fait également savoir que les "mouvements financiers suspects des avoirs tunisiens en France (étaient) bloqués".

Paris est à la disposition des autorités constitutionnelles tunisiennes "pour répondre sans délai à toute demande sur des avoirs tunisiens en France", précise le président français.

Le ministre français du Budget, François Baroin, a précisé sur RTL avoir demandé à l'organisme antiblanchiment Tracfin "d'informer les banques, les établissements financiers pour qu'ils exercent une vigilance renforcée sur tous les mouvements financiers qui concernent les avoirs de la famille et de l'entourage de l'ancien président Ben Ali".

Tracfin, qui dépend de Bercy, "pourra ainsi bloquer les opérations et le cas échéant saisir l'autorité judiciaire".

La France, destination envisagée par Ben Ali ?
A propos de rumeurs qui ont couru vendredi soir sur une éventuelle arrivée en France du président tunisien Ben Ali, François Baroin , a assuré samedi qu'il n'avait "jamais été question d'une présence" de l'ex-président tunisien Ben Ali "sur le sol français". Le porte-parole du gouvernement a précisé qu'une telle demande n'avait "pas été formulée" et qu'elle "n'aurait pas été acceptée".

L'ex-président tunisien a trouvé asile en Arabie Saoudite où il est arrivé dans la nuit de vendredi à samedi.

Interrogé sur France Info sur le séjour de plusieurs proches de M. Ben Ali au parc d'attraction Eurodisney, en Seine-et-Marne, François Baroin a répondu : "La famille de Ben Ali présente sur le sol français n'a pas vocation à rester", "cette famille n'a pas manifesté son désir de rester sur le sol français, et ils vont le quitter", a-t-il affirmé.

Des proches de l'ex-président tunisien, dont une de ses filles et sa
seconde épouse Leïla Trabelsi, ont effectivement quitté samedi après-midi l'hôtel du parc Eurodisney où ils séjournaient, selon des sources concordantes. Le groupe était arrivé en France dès jeudi, veille de la fuite de Tunisie du président, sous la pression de la rue.

Selon une source proche du gouvernement français, Paris "ne souhaitait pas" la venue de M. Ben Ali , expliquant notamment cette position par le risque de mécontentement de la communauté tunisienne dans l'ex-puissance coloniale.
 


Michael Douglas se remet de son cancer!


Michael DouglasMichael Douglas ("Liaison fatale", "Le Président et Miss Wade", "Wall Street") a annoncé que la tumeur cancéreuse décelée dans sa gorge en août dernier pourrait avoir totalement disparu.

La tumeur semble en effet avoir disparu et le cancer aurait été guéri. On se souvient encore de l'acteur de 66 ans bouleversé après avoir appris il y a plusieurs mois qu'il avait un cancer de niveau 4 dans la gorge. Aujourd'hui, il se remet peu à peu de cette terrible épreuve.

Michael Douglas a indiqué avoir pris des kilos supplémentaires après avoir été affamé par un traitement éprouvant. Toutefois, il n'y a pas de quoi s'alarmer, car quelques séances de gym permettront de corriger cela. L'acteur espère être prêt et en forme pour incarner le pianiste Liberace au cinéma.
 

Des partisans de Ben Ali impliqués dans les exactions, affirme un témoin
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le 15.01.11 | 13h30

Des partisans du président en fuite Zine El Abidine Ben Ali sont impliqués dans les attaques et les exactions contre la population à Tunis, selon le témoignage d'un diplomate français.
Des partisans du président en fuite Zine El Abidine Ben Ali sont impliqués dans les attaques et les exactions contre la population à Tunis, selon le témoignage d'un diplomate français.

Des partisans du président en fuite Zine El Abidine Ben Ali sont impliqués dans les attaques et les exactions contre la population à Tunis, selon le témoignage d'un diplomate français. 
Ce diplomate, qui a personnellement assisté à une scène de violences contre des civils dans le centre de Tunis samedi avant l'aube a raconté, sous le couvert de l'anonymat, ce qu'il a vu à l'AFP.
Son témoignage constitue l'indication la plus claire jusqu'ici de l'implication de partisans du président en fuite, dont des membres des forces de sécurité, dans la vague d'attaques contre des civils, la nuit, et alors qu'un couvre-feu est imposé à la ville en vertu de l'état d'urgence décrété vendredi.
"J'ai vu des gangs qui fracassaient des portes pour faire sortir des personnes et les tabasser dans la rue. Ces gangs étaient constitués de policiers en civil et en uniforme et d'individus non identifiés armés de chaînes métalliques, de bar de fer et de gourdins", a raconté ce diplomate. "Un des policiers m'a expliqué qu'il s'agissait de partisans de Ben Ali convaincus de son retour", a-t-il ajouté.
Il a déclaré avoir assisté à ces scènes dans la rue Kamal Attaturk, à quelques dizaines de mètres de l'Avenue Bourguiba dans le centre de Tunis. Ce diplomate était sorti dans Tunis négocier la sortie d'une cinquantaine de personnes réfugiées depuis vendredi après-midi dans un immeuble, dont deux journalistes du journal français Le Monde, Isabelle Mandraud et Catherine Simon.
Il a indiqué avoir réussi à ramener les deux correspondantes dans les locaux de l'ambassade, Avenue Habib Bourguiba et obtenir auprès de policiers rencontrés sur place l'assurance que les civils seraient libérés. Ces personnes ont été emmenées au ministère de l'Intérieur, selon lui.
Jusqu'ici, de nombreuses informations laissaient supposer l'implication de partisans de Ben Ali dans les violences qui se sont intensifiées après son départ vendredi, touchant de nombreuses banlieues de la capitales. Le président de la Ligue Tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH) Mokhtar Trifi a estimé que les bandes de casseurs étaient formées de "commandos téléguidés ayant pour objectif de discréditer les manifestants".
Des habitants ont raconté que les casseurs circulaient parfois sous couvre-feu dans des voitures 4X4 sans plaques d'immatriculation ou des voitures de location reconnaissables à leurs plaques bleue.
De nombreux témoins ont évoqué la participation aux exactions de miliciens parti de Ben Ali le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), voulant déstabiliser le pays.
Face aux appels au secours de la population, le président par intérim Mohammed Ghannouchi a promis des renforts de l'armée pour sécuriser les quartiers et protéger la population.
L'armée a saisi des armes cachées dans les coffres de voitures de location conduites par des membres de gangs dans la cité Ettahir (ouest de Tunis) et à El Manar (nord), ont rapporté samedi deux témoins à l'AFP.
En province, des violences ont été signalées dans des villes du nord (Bizerte) du centre (Kairouan) et du sud (Gafsa), dont les habitants ont décrit un état d'insécurité, une population terrorisée et des saccages perpétrés par des individus camouflés en l'absence des forces de sécurité. "On les reconnaît bien, ce sont des gens du parti (RCD), ils circulent en voiture, sont organisés, ils cassent et sèment la panique sur leurs passages", a indiqué vendredi soir Ali, un habitant de Kairouan.



 



Journée de solidarité
Des Tunisiens en liesse dans les rues de Montréal

 


Les Canadiens d'origine tunisienne sont descendus par centaines dans les rues de Montréal pour témoigner de leur joie et de leur espoir retrouvé au lendemain du départ de Tunisie du président Zine el-Abidine Ben Ali.
Manifestation de solidarité à Montréal

Manifestation de solidarité à Montréal

Sous la houlette du Collectif solidarité Canada aux luttes sociales en Tunisie, les manifestants ont défilé dans le centre-ville jusque devant le consulat tunisien pour témoigner de leur appui au mouvement populaire qui a ébranlé le régime Ben Ali.

Ils exigent une véritable liberté d'expression dans un pays où les médias sont muselés. Nombreux sont ceux à souhaiter que le président Ben Ali, qui a fui le pays, soit extradé pour qu'il soit jugé pour les sévices perpétrés lors de ses 23 années au pouvoir.

Les organisateurs de la marche, qui exigent un changement en profondeur du pouvoir politique tunisien, appellent Ottawa à faire pression sur Tunis pour une démocratisation du régime.

De nombreux Québécois étaient parmi la foule pour témoigner de leur solidarité, notamment des représentants de Québec Solidaire, dont Françoise David.

« Le peuple tunisien nous montre à voie », a-t-elle fait valoir.

Des manifestations ont aussi lieu à Québec et Ottawa.

La contagion gagne les Algériens de Montréal

Des Algériens manifestent à Montréal.
 

Plus tôt, quelques dizaines de Canadiens d'origine algérienne ont manifesté à Montréal, porté par l'espoir de changement apparu chez le voisin tunisien.

Les manifestants ont exprimé leur solidarité à l'égard des revendications de la jeunesse algérienne qui s'est élevée ces dernières semaines contre le coût de la vie et le chômage élevé, à l'image du mouvement populaire en Tunisie.

Plusieurs d'entre eux ont l'impression de ne pas profiter de la richesse de leur pays, un exportateur de pétrole et de gaz.

Ils réclament aussi plus de liberté dans leur pays d'origine. « L'état de droit en Algérie : Maintenant! », pouvait-on lire sur une affiche.

Le porte-parole du Comité de soutien au mouvement populaire en Algérie, Omar Aktouf, pense qu'un changement est possible.

« On a soif de démocratie. On veut vivre dans la paix, dans la liberté, dans l'égalité [...] C'est ça les aspirations populaires », a déclaré un autre manifestant. « En fait, on est vraiment jaloux de ce qui se passe en Tunisie. On voudrait la même chose pour l'Algérie », a ajouté une manifestante d'origine algérienne.

Les manifestants ont commencé leur protestation au carré Saint-Louis, pour ensuite se rendre au consulat d'Algérie à Montréal, avant de se joindre à la manifestation des ressortissants tunisiens.


 
Craintes de certains régimes de soulèvements "à la tunisienne"

Le quasi-silence observé par les régimes arabes face au succès de la révolution tunisienne qui a contraint Zine ben Ali à la fuite est très éloquent, reflétant leur propre peur de soulèvements populaires.

La rue arabe a au contraire été captivée par les quatre semaines de soulèvement qui ont conduit à la chute d'un pouvoir qui, sous couvert de sa réussite économique, avait réussi à faire taire les critiques de ses partenaires étrangers sur ses atteintes aux libertés publiques.

La "Révolution du jasmin", comme l'a baptisée la jeunesse tunisienne qui en a été le moteur, est en effet un spectacle inhabituel dans le monde arabe, où les autocrates ont plutôt tendance à mourir au pouvoir, à être assassinés ou à être délogés par des coups d'Etat.

Si les pays occidentaux souhaitent désormais ouvertement la démocratisation de la Tunisie, les capitales arabes restent discrètes, ce qui les inquiète étant, selon un analyste, le caractère spontanée et inorganisé du mouvement ayant mis fin aux 23 ans de régime policier de Ben Ali.

"Les événements de Tunisie illustrent les risques de l''effet cocotte-minute': quand on a un système ultrarépressif et qu'on ne s'attaque pas aux causes du mécontentement, une fissure apparaît dans le système qui peut mener à l'explosion", ajoute cet analyste, Henry Wilkinson.

Dans une déclaration d'une extrême prudence, la Ligue des Etats arabes a invité samedi à la fois les autorités, les partis politiques et les forces vives de Tunisie à faire preuve d'"unité" pour "maintenir les réalisations du peuple tunisien et parvenir à la paix dans le pays".

L'Arabie saoudite, qui a offert un asile au moins provisoire à Ben Ali et à sa famille - la France l'ayant jugé persona non grata -, s'est bornée pour sa part à souhaiter que son petit partenaire de la Ligue surmonte ces "circonstances exceptionnelles".

En Egypte, le président Hosni Moubarak, qui règne sans partage sur le pays arabe le plus peuplé depuis près de 30 ans, a dit par la voix du ministère des Affaires étrangères avoir "confiance dans la sagesse de ses frères tunisiens" et fait part de son souhait de ne pas voir la Tunisie "s'effondrer dans le chaos".

Le Soudan a été plus audacieux en saluant le changement politique à Tunis et en souhaitant au pays "de parvenir à la liberté, à la sécurité, à la stabilité et à un bel avenir".

Le renversement du dictateur soudanais Gaafar el Nimeïri, en 1985 après une vague de manifestations populaires, est peut-être le précédent ressemblant le plus au cas de la Tunisie. Mais le président actuel, Omar el Béchir, recherché par la justice internationale pour crime de guerre au Darfour, a pris le pouvoir en 1989 par un coup d'Etat.

En Irak, où la monarchie a été renversée par 1958 par une insurrection populaire couronnée par un coup d'Etat, le porte-parole du gouvernement s'est refusé à commenter la situation en Tunis, se retranchant derrière la non-immixtion dans ses "affaires intérieures".

L'extrême réticence des pays arabes à commenter l'histoire qui se précipite à Tunis, voire le silence assourdissant des autres pays du Maghreb traduit, selon l'analyste nord-africain Camille Taouil, leur crainte d'une contagion sur leur propre territoire d'une révolution spontanée "à la tunisienne".

Mais il ne signifie pas nécessairement qu'ils resteraient les bras croisés en pareille hypothèse. "Les autres autocrates n'auront pas les même scrupules pour écraser la violence que les Tunisiens ont eues", estime Richard Dalton, ancien ambassadeur de Grande-Bretagne à Tripoli et Téhéran.

Certains, comme le colonel libyen Mouammar Kadhafi, "en tireront la conclusion qu'ils conservent le droit et les moyens de ne pas céder d'un pouce, que ce soit aux islamistes, souvent invoqués pour maintenir un régime de fer, ou aux simples réformateurs".

Ben Ali a bien, lui aussi, abondamment invoqué ce prétexte d'un danger islamiste, mais les Tunisiens, dont la révolte n'a revêtu aucun caractère religieux, "ont vu clair dans son jeu", souligne l'analyste et juriste politique algérien Saad Djebbar.

Pour le commentateur libanais Rami Khouri, "le message de l'insurrection tunisienne est clair: il marque la fin de la soumission et de la docilité des masses arabes après des décennies de complaisance devant l'essor des Etats arabes sécuritaires fondés sur la police et l'armée et soutenus par l'Occident".

Pour lui, les griefs des émeutiers tunisiens sont partagés largement par la rue arabe, sauf peut-être dans les petites pétromonarchies du Golfe.

"La révolte en Tunisie montre que des nations peuvent renverser des régimes oppressifs. Elle aura des répercussions à travers la région arabe", renchérit Abdelrahman Mansour, un jeune opposant politique égyptien.

D'autant que des centaines de millions d'Arabes ont pu suivre et encourager en temps réel le déroulement de la révolution tunisienne grâce aux chaînes satellitaires, comme Al Djazira, ou des réseaux sociaux d'internet, tels Facebook et Twitter.

Parmi les pays susceptibles d'être affectés par cette onde de choc, certains spécialistes citent l'Egypte, la Jordanie, la Syrie et les voisins maghrébins de la Tunisie.

Pour Hami Hassan, porte-parole des Frères musulmans égyptiens, principal mouvement d'opposition au régime fort de Moubarak, les événements en Tunisie "sont de mauvais augure" pour d'autres dirigeants arabes.

"Je crois que chacun d'entre prépare maintenant son avion et met en ordre ses comptes personnels tout en s'apprêtant à serrer les boulons sécuritaires pour tenter de se maintenir au pouvoir."

 
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